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Vous avez certainement déjà pu remarqué la grande diversité de paysages que l’on peut observé entre les différentes régions du monde (forêt tropicale, désert, steppe, banquise) et, à plus petite échelle, à différents endroits de Wallonie et même de Bousval.
Comment se fait-il que nous n’avons pas de pins maritime, de bananier ou chêne-liège à l’état naturel près de chez nous ? Ou comment se fait-il que nous n’observions jamais de pingouins sur les berges de nos cours d’eau?
En fait, chaque espèce a besoin de certaines conditions bien précises pour se développer et se reproduire. Pour les espèces végétales, ces conditions peuvent concerner différents paramètres comme le climat (la température, les précipitations et leur répartition au cours de l’année, l’hygrométrie, l’ensoleillement) et la station (le type de sol, la pente, l’exposition, etc.).
L’ensemble de ces conditions ne se rencontrent donc qu’en certains endroits bien précis du globe terrestre. C’est ce qui explique la présence ou l’absence des espèces végétales en un endroit donné de sa zone de répartition naturelle.
Dans des conditions bien définies, nous retrouverons souvent les mêmes espèces végétales associées (hêtre et jacinthe, fougère aigle et pin sylvestre, bouleau et bruyère, etc.).
Ces associations d’espèces végétales, qui sont conditionnées au départ par le climat, la situation et le sol forment ce que les écologistes appellent des habitats.
Un habitat pourrait se définir par un ensemble caractéristique d’espèces végétales dans un milieu et un climat donné.
Ces différents habitats vont, à leur tour, conditionner la présence ou non des espèces animales qui en dépendent (espèces inféodées).
Les activités humaines et les changements climatiques en cours modifient progressivement les conditions locales et par là même, les espèces présentes et le type d’habitat, avec le risque de voir certaines espèces disparaître car elles n’y trouvent plus les conditions nécessaires à leur survie.
La raréfaction de ces habitats concourre à la disparition des espèces et à la perte de biodiversité.
Dans le cadre de la conservation de la nature et la surveillance de la perte de biodiversité, la Communauté scientifique a établi une classification de ces différents habitats et des espèces qui y sont intimement liées.
A Bousval, nous avons la chance d’avoir des habitats et des espèces rares et protégées ainsi que des sites de grand intérêt biologique (et la malchance peut-être d’avoir des habitants parfois ignorants qui détruisent des joyaux inestimables !).
• Hêtraies et hêtraies-chênaies atlantiques à jacinthes des bois
• hêtraies acidiphiles à Ilex aquifolium
• Hêtraies de l'Asperulo-Fagetum
• Vieilles chênaies acidophiles à Quercus robur
• Aulnaies riveraines et mégaphorbiaies
• Forêts alluviales à Alnus glutinosa et Fraxinus excelsior
• Landes sèches
A l’extrémité nord du village : la vallée du Ry de Pallandt, entre ses versants boisés, offre une région de sources, d’étangs, de roselières, de saules et de peupleraies, suivie d’une région de prés humides parsemés de joncs;
D’ouest en est: la vallée de la Cala (chênaie atlantique et chênaie silicicole à bouleau) dont le fond, alimenté par quelques sources, est couvert de prés humides, d'aulnes, de saules, de frênes, de peupliers et de prairies à Cirsium oleracium.
Au sud : de nombreux sites de très grand intérêt biologique : étangs de Pallandt, Bois des Conins, Plantée des Dames, Basse-Laloux, Bois Goffeau.
De-ci, de-là, on rencontre aussi des landes à callune (Calluna vulgaris), des sources et des bocages.
Ces habitats expliquent la présence d'espèces liées aux milieux forestiers et humides.
• Bondrée apivore (Pernis apivorus)
• Martin pêcheur d’Europe (Alcedo atthis)
• Pic noir (Dryocopus martius )
• Bécassine des marais (Gallinago gallinago )
• Nacré de la Filipendule (Brenthis ino) Seule station connue en Wallonie, au nord du Sillon Sambre-et-Meuse.
A proximité immédiate de Bousval, nous retrouvons également d’autres habitats prioritaires comme les sources à prêles géantes.
Cette grande diversité d’habitats sur un territoire aussi petit que Bousval devrait faire de notre village un centre d’intérêt herpétologique et ornithologique des milieux humides.
Malheureusement, ces habitats sont peu connus du grand public et vulnérables.
Pour les conserver, il faut :
• Maintenir et régénérer la futaie de hêtres
• Enrayer la pollution de la Cala par les rejets industriels, agricoles et domestiques
• Eviter le labour en zone naturelle et forestière
• Veiller à la conservation des fonds de vallées
• Restaurer la qualité des milieux humides
Biblio : http://mrw.wallonie.be/dgrne/sibw/habitats
Le catalogue complet des habitats présents en Wallonie peut être consulté à l’adresse suivante : http://mrw.wallonie.be/dgrne/sibw/habitats/home.html
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