| | | Odon Godart |
Le débarquement allié en Normandie et Bousval, quel lien ?
Laissez-moi vous conter l’histoire extraordinaire de Monsieur Odon Godart (1913-1996), un habitant de Bousval. En 1933, son diplôme de géophysicien en poche, grâce à une bourse d’études, il gagna aux Etats-Unis la prestigieuse université de Harvard, Massachussets ; celle-ci dispose d’un observatoire mondialement connu où Odon travailla comme astronome.
En même temps, il participa à l’étude et la mise au point des radars.
Séjournant sur la côte Ouest, il apprit l’entrée de la Belgique dans le conflit de la seconde Guerre mondiale. Il décida de regagner notre pays pour participer à la lutte. Il embarqua donc sur un chalutier belge de retour de sa pêche au large de Terre Neuve. La terrible nouvelle de la capitulation de la Belgique le contraignit à rebrousser chemin et à rentrer aux USA d’où il gagna le Canada.
Là, on lui proposa de rejoindre les Forces belges en Angleterre où il arriva sans papiers d'identité. C’est comme caporal facteur qu’il entama sa vie militaire ! Heureusement, les officiers belges réalisèrent rapidement qu’Odon était un scientifique de grande valeur. Il fut alors chargé d’organiser un service météorologique pour … le Congo bien que cela ne correspondît pas vraiment à sa formation universitaire.
Le ministère de la Guerre britannique fit pression et l’affecta à sa propre équipe de météorologistes. Celle-ci se trouvait face au défi de trouver une solution mathématique à la prévision des vents en altitude. Le Bomber Command repéra Odon et l’enrôla dans ses unités afin de mettre sur pied un service de météorologie propre à cette force combattante. C’est dans ce contexte qu’il participa à la préparation des bombardements alliés et affina les techniques de prévision.
Fin mai 1944, l’adjoint d’Eisenhower lui demanda de donner un avis précis sur l’éclaircie annoncée pour le 5 juin par les autres météorologues. Selon Odon, les conditions exigées pour le débarquement allié en Normandie seraient réunies non pas le 5 mais bien le 6 juin. Sa réponse persuasive fut certainement à la base de la décision du général Eisenhower de postposer l’opération de 24 heures.
Le voilà donc le lien entre Bousval et le débarquement du 6 juin 1944 !
(Source bibliographique : « Récits de guerre en Brabant wallon » par Yves Vander Cruysen aux éditions Racine)
En savoir plus :
° « Souvenirs de guerre », Cercle d'histoire et d'archéologie du pays de Genappe, Document N°5 : Odon Godart, novembre 2008, 44 pages (épuisé/2015).
|
